Situation

La ferme de Beaurieux est située au cœur du hameau de Beaurieux (Belriu ou Bellus Rivus : belle rive), sur une vaste prairie bordant l’Orne et entourée de quelques autres bâtiments remarquables: Ferme de la Vallée (XVIe-XIXe siècle, démolie en 2012), Moulin de Beaurieux (XIXe siècle), petites maisons en briques (XVIIIe siècle).

Le pigeonnier

Histoire

La ferme de Beaurieux, aussi appelée ferme de la Baillerie, dépendait jadis d’un château aujourd’hui disparu et que l’on situe à quelques centaines de mètres vers Court-Saint-Étienne. Ce château dépendait de la seigneurie de Walhain. Les baillis de Walhain y séjournèrent occasionnellement, ce qui explique la seconde appellation de la ferme.
Les murs extérieurs et les toitures de la ferme ont été classés en 1988.  

Architecture

C’est un quadrilatère irrégulier, datant du début du XVIIIe siècle (1721). Il est composé de bâtiments de briques et de moellons qui entourent une cour pavée de pierres calcaires et une vaste fumière anciennement pavée de moellons de schiste.
Le portail en anse de panier possède un encadrement de calcaire à larges claveaux, sous un double rouleau de briques. Il est coiffé d’une bâtière d’ardoises et d’Eternit à croupes. Il servait de colombier.
De part et d’autre du portail, des annexes basses qui abritaient une porcherie sous un poulailler à gauche, une remise et une étable à droite.


La grange, située à droite du portail, est un vaste volume en moellons et briques limité par des pignons débordants surmontés de pinacles. Le pignon du côté du portail est daté par des ancres.
La grange est construite suivant le principe des granges en long (portes charretières situées de part et d’autre du bâtiment, dans les pignons).
La charpente, supportée par huit piliers en briques et moellons présente une caractéristique peu commune: la présence de doubles arbalétriers.
À gauche du portail, s’étendent deux ailes d’étables et d’écuries sous fenils.
Celle qui est la plus proche du portail est également la plus ancienne. Elle est contemporaine de la grange et du corps de logis, mais a été surélevée au XIXème siècle. Elle présente trois portes cintrées à encadrement de pierre blanche.
La seconde aile, plus récente, abritait les chevaux. Ses ouvertures d’accès ont été transformées au milieu du XXe siècle et consistent à présent en de larges baies à portes coulissantes qui devaient permettre l’entrée des premiers tracteurs.
Le corps de logis bas et tout en longueur, est également daté par ancres (1721). Il a été construit sur les bases d’un bâtiment plus ancien dont subsistent encore les caves. Il a servi d’habitation pour les domestiques alors que les maîtres occupaient la Ferme de la Vallée. Il a ensuite été agrandi vers la gauche, par réaménagement d’une ancienne étable. Il est encore prolongé par deux anciennes étables qui servaient à abriter les jeunes bêtes et les taureaux.
Ces différents bâtiments sont limités par des pignons débordants surmontés de pinacles et couverts de bâtières de tuiles.
À l’arrière de la ferme se trouve encore l’ancien fournil dans lequel se trouvait jadis le four à pain. On y voit encore une grande cheminée.

Usage actuel

La ferme n’est plus en exploitation depuis le mois d’avril 1994.
Elle a été restaurée par ses nouveaux propriétaires, qui y habitent depuis 1995. La grange et les dépendances sont le cadre de réceptions privées et d’activités culturelles.

Collectif, 1996 et 2019

Sources :

  • Relevés de la Région wallonne, Division Patrimoine de Wavre ;
  • Folklore brabançon, mars-juin 1984 ;
  • Patrimoine monumental de la Belgique, Min. Comm. française, 1974 ;
  • Architecture rurale de Wallonie, Ed. Mardaga, 1992 ;
  • Quelques fermes remarquables de Court-Saint-Etienne, Éd. du Patrimoine Stéphanois a.s.b.l., 1996.