Un évènement StreetArt d’envergure internationale
(Galerie photos)
Le « Street Art » ou Arts de la rue a pris naissance à la fin des années 1960, d’abord aux États-Unis, puis chez nous à la faveur notamment des évènements de 68 dans divers pays d’Europe. Pour les arts picturaux, il s’agit essentiellement de recouvrir des surfaces urbaines en friche, aveugles ou en attente de constructions voisines, de divers graffiti et autres images, peintes le plus souvent à la bombe aérosol. Son pendant en musique et danse, le hip hop, lié au même courant, consiste à investir l’espace public de diverses manifestations se voulant une alternative à l’art réservé à une certaine « élite » qui fréquente les salles d’exposition, de concert et de spectacle. Ce phénomène revêt parfois un caractère nettement politique, comme ce fut par exemple le cas à Berlin, où le mur de béton séparant la ville jusqu’en 1989 a été « badigeonné » avec la tolérance bienveillante des autorités ouest-allemandes, car témoignant d’une liberté que la dictature de l’Est n’aurait jamais autorisée. Quelques portions de ces graffiti ont été conservées et sont encore visibles actuellement, témoins de cette sinistre époque.
Mais il faut déplorer aussi que, par leur caractère subversif, ces mouvements font souvent l’objet de dérives, entrainant la dégradation volontaire d’espaces et d’objets publics ou privés, en toute illégalité.
C’est pourquoi au sein même de notre association, le principe de la promotion d’une telle manifestation à Court-Saint-Étienne a fait l’objet de vives controverses.
Il n’en reste pas moins que, dans le cas présent, nous avions la garantie que, d’une part, le propriétaire des lieux (le Service public de Wallonie) avait donné son autorisation et, d’autre part, les artistes présents sont de renommée internationale, certains d’entre eux ayant déjà exécuté des oeuvres commanditées par des pouvoirs publics.
C’est pourquoi nous avons estimé ne pas pouvoir passer sous silence cette démonstration, qui entre bien dans nos prérogatives de promotion du patrimoine local et dont la plupart des spectateurs ont souligné la grande qualité artistique.
Choisie parmi d’autres, voici une réalisation recouvrant le bas d’un des piliers de soutien du viaduc de la N25 surplombant la vallée de la Thyle à Suzeril (voir les photos de l’ensemble du projet) :
Le principe même du graffiti fait qu’il n’est pas pérenne. De nouvelles peintures viennent régulièrement recouvrir les plus anciennes. Le négatif, c’est que ce ne sont pas toujours de meilleurs artistes qui recouvrent les œuvres de bons artistes. Le positif, c’est que le site se renouvelle constamment…
Propaganza est un collectif d’artistes hors du commun, qui se dédient à l’art urbain et au graffiti. Chacun a son style : trompe-l’œil, photo-réalisme, art abstrait, paysage, BD, manga, lettrages.
Avec l’accord de la Région wallonne, ils ont repeint en avril 2015 les immenses piliers de la RN25 jalonnant la jolie promenade du sentier des Gloriettes ou sentier 103, que le Patrimoine Stéphanois essaie depuis plusieurs années de réhabiliter avec les habitants de la commune.
Les artistes belges, espagnols, français et anglais, ont travaillé 4 jours dans ce lieu insolite où nature et modernité se confrontent. Les œuvres réalisées donnent une nouvelle dimension poétique à cette promenade le long de la Thyle.
Propaganza et ses artistes donnent généreusement leurs créations à tous, puisqu’ils n’ont reçu aucun soutien public.
Le sentier part de la rue des Maçons, 2 à Court-Saint-Etienne