Son histoire est liée au passé des Usines Émile Henricot.

« Tout patron du 19e siècle et début du 20e se considère comme le père des ouvriers et des employés sous ses ordres. Il fait donc du social en participant par sa présence et ses investissements à des mouvements philanthropiques. »

C’est dans ce contexte paternaliste que les frères Henricot investissent dans une « asbl Foyer Populaire » qui regroupe toutes les associations stéphanoises déjà existantes et en crée de nouvelles.

Le bâtiment du Foyer populaire est construit en 1913 par l’architecte André Dautzenberg  et inauguré le 19 avril 1914 (*) .

La salle fait 22 m de long sur 14 m de large. La scène a 8 m de profondeur sur 10 m de large.

Ce centre de délassement en plus de ses 280 places assises possède des locaux annexes; on y a logé la bibliothèque communale et la consultation des nourrissons à partir de 1930.

Une école de musique y a été créée; celle-ci alimentait la fanfare « Les Noirs Talons ». Subsidiée plus tard par la commune, ensuite par l’État (dont la Fédération Wallonie-Bruxelles a pris le relais dans la foulée de la régionalisation) et jointe à sa succursale située dans ce qui était à l’époque le village voisin d’Ottignies, elle constitue la naissance de l’actuelle Académie intercommunale de musique, de danse et des arts de la parole de Court-Saint-Étienne et Ottignies-Louvain-la-Neuve. Son siège social et administratif se situe toujours actuellement à Court-Saint-Étienne, dans les locaux de l’ancienne école du Werchai.

Toutes les manifestations avaient un caractère culturel et social. Une asbl « Les Œuvres du Foyer Populaire » gère l’ensemble et est subsidiée par les Usines Henricot.

La partie salle de spectacle comporte une scène où, exceptionnellement pour une salle de cette envergure, les décors peuvent monter ou descendre suivant l’évolution du spectacle. Les loges des artistes et les commodités comme les douches sont installées dans le sous-sol. Il était possible par un système de trappe dans le plancher de descendre dans la cave toutes les rangées de fauteuils lorsque la salle était utilisée pour des bals par exemple.

On y joua d’innombrables opérettes et pièces de théâtre de haut niveau. Toutes les semaines, plusieurs séances « Cinéma » étaient organisées, au cours desquelles étaient projetés les films sortant en même temps à Bruxelles.

(*) Un article de l’Union libérale de l’arrondissement de Nivelles, daté du samedi 25 avril 1914, relate l’inauguration, du Foyer populaire. Le discours d’inauguration est prononcé par Paul Henricot ; en voici un court extrait :

« …cette œuvre, pour être réalisée, a demandé le concours de collaborateurs actifs, intelligents et dévoués. Je citerais tout d’abord M. Dautzenberg, professeur du cours de constructions civiles à l’école industrielle de Court, qui, comme architecte, a réalisé ici dans un style moderne et pratique, une construction robuste et durable où les générations futures continueront à venir chercher leur perfectionnement moral et intellectuel… ».