Le Hall n° 11, témoin du passé industriel de Court-Saint-Étienne, a été construit en 1907 à l’emplacement du Grand Moulin, berceau des Usines métallurgiques Émile Henricot. Il est remarquable par sa charpente métallique, son assemblage au moyen de rivets, ainsi que ses piliers en fonte.
Il est classé depuis le 2 octobre 1995 et est intégré dans les espaces publics du centre pour y jouer le rôle de hall polyvalent.

Il est situé derrière le monument Émile Henricot, à l’extrémité de la place des Déportés.

Histoire de la sauvegarde du Hall n°11

Les Usines métallurgiques Emile Henricot ont été au cœur de la vie stéphanoise pendant 140 ans. On peut bien imaginer que leur fermeture en 1984 a causé traumatismes et bouleversements, dans les familles, dans la vie politique, culturelle et commerciale, dans toute l’animation de la cité.

Près de 40 ans plus tard, en 2023 nous ne sommes pas encore au bout de ces changements, mais nous avançons, comme en témoigne l’inauguration de ce 28 avril 2023.

Revenons trente ans en arrière. Une incroyable succession de décisions et d’évènements ont marqué cette année 1993.

Suite à la désaffectation des usines, un Plan Particulier d’aménagement du centre de Court-Saint-Etienne est approuvé en juin 1993. Il prévoit la démolition complète de l’Usine n°1, càd. toute l’usine de ce côté du chemin de fer, la plus ancienne, et sa transformation en habitat et commerces.

Le bourgmestre d’alors propose au Patrimoine stéphanois d’organiser une dernière visite des UEH à l’occasion des Journées du Patrimoine, les 18 et 19 septembre 1993.

Le Patrimoine Stéphanois, sous la houlette de Pierre Walgraffe et d’Agnès-France De Wandeleer, prennent la balle au bond et y ajoutent l’idée d’une exposition et d’un spectacle. Les visites quant à elles seront guidées par les anciens de l’usine.

Deux jours avant l’évènement, le 16 septembre, le Conseil communal approuve le cahier des charges sur la démolition du complexe industriel.

Cinquante artistes, peintres, graphistes et photographes ont investi ces lieux fantastiques et pleins de souvenirs. La force de l’architecture, les nuances de la lumière, le haut savoir-faire des hommes qui y ont travaillé, les souvenirs de l’immense énergie qui a habité ici, les empreintes du temps et de l’abandon des lieux stimulent la créativité des ces 50 artistes. L’exposition, le spectacle et les visites intitulés le « dernier souffle d’une usine abandonnée » attirent plus de 1.700 personnes.

Un Livre d’Or avait été laissé aux mains du public, à la fin de la visite. Et le public en nombre réclame la sauvegarde d’une partie de l’usine, en particulier le hall n°11, en tant que témoin de cette histoire marquante des UEH. Le Patrimoine Stéphanois transmet ces demandes du public aux autorités communales et y ajoute un dossier sur les qualités intrinsèques du Hall n°11.

Le Conseil communal entend cette demande et sa réponse ne se fait pas attendre :

En séance du 8 novembre 1993, voici ce que décide le Conseil :

«  Vu la plaquette présentée par le Patrimoine Stéphanois suite aux journées Portes ouvertes dans l’Usine Henricot n°1 d’où il ressort à la demande de très nombreux visiteurs que le Hall n°11, vu ses qualités intrinsèques et vraisemblablement le plus ancien hall de l’Usine Henricot initial devrait être sauvegardé,
Considérant que ce hall pourrait rester une trace tangible de notre histoire,
Considérant que celui-ci pourrait être réaffecté en un lieu polyvalent,
Décide :
De maintenir le Hall n°11 sur le site Usine Henricot n°1. »

Finalement, ce Hall, construit en 1907 à l’emplacement du Grand Moulin, berceau des Usines métallurgiques Émile Henricot, et témoignage de procédés de construction « à la Gustave Eiffel » , sera protégé par son classement le 2 octobre 1995.