À l’origine, la plupart des haies furent plantées par des paysans pour servir de clôture au bétail. Les essences utilisées étaient prélevées dans la nature et choisies pour leur capacité à développer rapidement un rideau dense et dissuasif. Ce sont donc souvent des espèces épineuses comme le prunellier ou l’aubépine qui constituaient la haie d’origine. La flore de celle-ci s’enrichissait ensuite lentement par l’arrivée spontanée de nouvelles essences. La composition finale d’une haie était caractéristique de la région et de la nature de son sol.
Mais les haies n’étaient pas toujours que de simples clôtures. Elles remplissaient bien d’autres fonctions : brise-vent en grande culture, abri pour le bétail, stabilisation des talus et des berges, source de bois pour le chauffage, etc. La nature de la haie pouvait varier en fonction de son rôle.
De nos jours, le réseau des haies s’est considérablement amoindri. Après la première guerre mondiale, le fil barbelé en remplacera bon nombre, avec l’avantage de nécessiter moins d’entretien de la part du paysan. Le traçage de nouvelles routes et de voies de chemin de fer, en découpant l’ancienne trame des sentiers et chemins, provoquera également le morcellement des haies et bandes boisées qui les bordent.
Les haies restent cependant utiles. Elles peuvent continuer à remplir les rôles qui leur étaient jadis dévolus. En outre, elles contribuent à la beauté du paysage, et par-là, ont une fonction sociale et récréative non négligeable. En tant que zones refuges et par le fait qu’elles favorisent la propagation des espèces entre différents biotopes, elles permettent le maintien d’une certaine biodiversité dans nos régions.
Toutes ces raisons justifient que l’on protège les haies. L’un des moyens pouvant être mis en œuvre est le classement des plus remarquables d’entre elles, avec pour effet d’empêcher leur destruction intempestive. Même s’il n’impose pas l’entretien des haies remarquables, le classement constitue un point de départ indispensable à leur protection et à la re-valorisation ultérieure de leur réseau.
Un recensement effectué durant l’automne 2000 par la Région wallonne avec la collaboration du Patrimoine Stéphanois, avait permis le classement d’une douzaine de haies sur le territoire de Court-Saint-Étienne. À celui-ci s’ajoute le classement d’une soixantaine d’arbres dispersés dans toute la commune, qui viennent compléter une première liste, dressée en 1993, constituée principalement de sujets se trouvant dans les domaines du Chenoy, du château de Court-Saint-Etienne, et dans le parc de Wisterzée.
En 2019 une mise à jour a été réalisé par le Patrimoine Stéphanois par l’observation de plus de 260 arbres isolés ou en alignement et 12 haies.
On peut admirer dans le parc de Wisterzée l’un des plus vieux charmes (Carpinus betulus) du pays. Sa taille considérable (4,35 mètres de circonférence) peut être rapprochée de celle d’un congénère du château de Herchies dans le Hainaut, dont la plantation remonte à 1550. Cela en fait le plus vieil habitant de notre commune.
Vous trouverez ici l’inventaire officiel 2007 concernant la commune de Court-Saint-Étienne.
Et ici, le rapport de l’inventaire que nous avons réalisé en 2019 à la demande de la commune.
Qu’est-ce qu’un arbre ou une haie remarquable selon le COdT ?
Selon le COdT (Code du développement territorial)
Art. R.IV.4-7. Sont considérés comme arbres et arbustes remarquables :
1° les arbres et arbustes répertoriés, individuellement, en groupe ou en allée, pour leur intérêt paysager, historique, dendrologique, folklorique ou religieux, de curiosité biologique, leur taille exceptionnelle ou le fait qu’ils constituent un repère géographique, sur des listes établies conformément à l’article R.IV.4-9 ;
2° pour autant qu’ils soient visibles dans leur entièreté depuis un point de l’espace public :
a) les arbres à haute tige dont le tronc mesuré à cent cinquante centimètres du sol présente une circonférence de minimum cent cinquante centimètres b) les arbustes dont le tronc mesuré à cent cinquante centimètres du sol présente une circonférence de minimum septante centimètres ;
c) les groupes d’arbres comportant au moins un arbre conforme au point a) d) les groupes d’arbustes comportant au moins un arbuste conforme au point b).
Ne sont pas concernés les arbres constitutifs de boisement ou d’alignements destinés à une exploitation sylvicole ou à l’agroforesterie.
3° les arbres fruitiers ( menés en haute-tige ; faisant partie d’un verger comptant un minimum de 15 arbres fruitiers; d’une circonférence de minimum 100 cm mesurée à 150 cm).
Art. R.IV.4-8. Sont considérées comme haies remarquables :
1° les haies répertoriées pour leur intérêt paysager, historique, dendrologique, folklorique ou religieux, de curiosité biologique, leur taille exceptionnelle ou le fait qu’elles constituent un repère géographique.
2° les haies d’essences indigènes plantées depuis plus de trente ans sur le domaine public de la voirie. Art. R.IV.4-9.
La liste des arbres, arbustes et haies remarquables est mise à jour tous les trois ans
Bibliographie :
- Anonyme, 1996. Guide pour la plantation de haies. Ministère de la Région wallonne DGRNE.
- LEFIN J. PH., 2001. Inventaire des arbres et des haies à Court-Saint-Etienne. Espace-vie, n° 116, pp 6-8.
- STASSENS B., 1993. Géants au pied d’argile. Ministère de Région Wallonne et l’asbl Le Marronnier.
Adresses utiles :
Ministère de la Région wallonne, D.G.R.N.E. (Direction générale des ressources naturelles et de l’environnement) Service Publication 15, avenue Prince de Liège, B-5100 Jambes (tél : 081.32.56.87).
PH. HERMAND 05/08/2001 J. Ph. LEFIN 2005 – 2010