Construite sur une butte plantée de pins sylvestres, la première chapelle castrale daterait du XVIe siècle. Dédiée à Notre-Dame, elle succéda à un oratoire où l’on vénérait saint Antoine l’Ermite. La statue actuelle de ce grand saint peut être admirée dans l’église actuelle. Jusqu’à la création d’une paroisse indépendante à Sart, la chapelle relevait de l’église-mère de Court-Saint-Étienne, ce qui ne manqua pas de susciter quelques difficultés au cours des siècles.
De style gothique ogival, l’édifice comporte une seule nef que couronne un chœur à cinq pans, éclairé par quatre fenêtres. Elle est construite en briques sur un soubassement en pierres de la région (schistes de Villers). Les murs d’angles et les encadrements des fenêtres sont renforcés de pierres calcaire (petit granit).
Surmontée d’un plafond, la nef est séparée du chœur par une arcade cintrée posée sur des demi-colonnes de type hennuyer.
La chapelle possédait un maître-autel, daté de 1600, de type baroque et de deux autels latéraux, de la même époque. Leur boiserie, selon l’usage du temps, était peinte en blanc, rehaussée d’or. Un jubé, en bois également, occupait, au dessus de la porte d’entrée, le fond de l’édifice. On peut encore admirer dans l’église paroissiale actuelle la partie supérieure de la chaire de vérité en bois sculpté qu’ornent les figures des quatre Évangélistes, ainsi que des pierres tombales qui auraient appartenu aux sépultures des moines de l’abbaye de Villers-La-Ville.
Parmi les énigmes de cette chapelle, une étude a repéré deux catégories de signes lapidaires : d’une part, des signes d’identités de maîtres de carrière de Feluy, Arquennes, des Écaussines et, d’autre part, les signes utilitaires, gravés par le carrier dans le but de faciliter la mise en place des divers blocs de pierre. En fait, il est étonnant de trouver tant de marques différentes pour une production aussi limitée. Est-ce l’indice d’un réemploi, ou d’une surcharge de travail du carrier fournisseur, qui aurait fait appel à ses collègues pour honorer la commande ? La date même de la construction n’est connue qu’avec une marge d’erreur de l’ordre de 75 ans.
Le site et la parcelle boisée sont classés depuis 1975. La chapelle a été restaurée en 1986 par la famille Boël, désormais appelée « Chapelle des Arts », car elle héberge des activités culturelles.
Bibliographie partielle :
– DE WANDELEER A., 1986. Sart-Messire-Guillaume et sa chapelle castrale. Ed. Le Patrimoine Stéphanois. 4 p.
– PILLOY-CORTVRIENDT P., 1980 et sv. (addenda 1995). 1218 Curtis Sancti Stephani. Guide – inventaire de Court-Saint-Etienne. Ed. Philsteph, 587 p.
– ROUER R..,1998. Saint Antoine l’Ermite patron de notre paroisse. Les Dossiers du CHIREL de Court-Saint-Etienne n° 8, Comité d’Histoire Religieuse du Brabant Wallon, pp 25 à 39.
– VAN BELLE J-L., 1984. Témoins glyptographiques. In : Le Folklore Brabançon, n° 241-242. pp 428 à 431.
JPhL 01/2005