Les arts anciens

Au sommet de la rue du Village, l'église Saint-Étienne, reconstruite fin du XVIIIe siècle dans un style emprunté au baroque, renferme quelques trésors artistiques dont « Le Triptyque de la Passion » datant du XVIe siècle, mais aussi « L’Adoration des bergers » (autel de la vierge) de Joachim BEUKELAER (1565) et « La Nativité » de l’atelier de Jacopo BASSANO (1515-1592). Dans le collatéral gauche se trouve un cénotaphe en marbre noir et blanc composé d’un sarcophage sur lequel reposent deux gisants.


Le Triptyque de la Passion
Le XIXe siècle est marqué par plusieurs donations à l’église de Court-Saint-Étienne. Offert par le comte d’Auxy vers 1850, le triptyque est attribuée à l'école brugeoise du XVIe siècle. Cette huile sur chêne mesure 120 cm de haut et 173 cm de large. Elle représente au centre le Christ en croix sur le Golgotha, sur le volet gauche le portement de la croix et sur le volet droit la descente de la croix et la mise au tombeau. Sa restauration est récente.

Pasted Graphic

Panneau central : la Crucifixion.
Au centre, le Christ en croix est entouré, à gauche, par la Vierge, les saintes Femmes et Saint Jean, et, à droite, par trois soldats dont saint Longin. Au bas de la croix, se trouve Marie-Madeleine. À l'arrière plan, le paysage est constitué par des remparts d’une ville et un paysage vallonné.
 
Volet gauche : Portement de la croix.
Un cortège sort d’une la porte d'enceinte de ville. À l'avant plan, Véronique tend un voile au Christ terrassé sous le poids de la croix. Un garde s’appuie sur celle-ci. Derrière, Jean et la Vierge observent la scène.
On distingue deux cavaliers dominant la scène.
 
Volet droit : Mise au tombeau.
Le Christ est déposé au tombeau par deux hommes. A sa tête se trouve Joseph d'Arimathie; aux pieds, alors qu'on devrait trouver Nicodème, un aide lui est substitué. À gauche, une sainte Femme est agenouillée. À l’arrière, on retrouve la Vierge et saint Jean.  

Vers 1500, la diffusion de plus en plus grandes des gravures aura une influence sur la peinture. Dans ce cas-ci nous trouvons une évidente source d'inspiration dans trois gravures de Dürer datées de 1509 et 1512. Le triptyque n'est cependant pas une copie conforme. Les modifications sont dues à la transpositions des gravures dans le cadre plus étroit des volets (resserrement général de la composition, disparition de personnages secondaires voire principaux). D’autre part, des modifications stylistiques témoignent du milieu de travail du peintre. Ceci permet d’attribuer le tableau à l’école brugeoise du XVIe siècle. Tout indique que ce tableau est peint avec encore l’héritage de l’art de Memling mais déjà les influences d’une première Renaissance des ateliers brugeois d’A. Benson et A. Ysenbrant. La date approximative de 1540 peut être avancée, moment où coexistent dans l’école brugeoise ces deux tendances.

Bibliographie:
DE CORTE E.,  1984. Le mobilier de l’église St-Etienne Chronologie générale. In : Le Folklore Brabançon, n° 241-242 . pp 441 à 444.
DEPREAY P.,  1984. Triptyque de la Passion. In : Le Folklore Brabançon, n° 241-242 . pp 461 à 466.
LEFEVRE PH.-J., 1948 (?). Histoire de Court-Saint-Etienne. Inédit, 725 p


J. PH. LEFIN 10/03/2002