Itinéraire détaillé de la promenade n° 11
Promenade de la vallée de la Thyle à Suzeril
Notes préliminaires :
- les numéros entre parenthèses renvoient à la carte de la promenade ;
- longueur : 4 km ;
- niveau : difficultés moyennes ;
- nombreuses possibilités de raccourcis.
Nous partirons de l’école communale du Centre (1) "Auprès de mon arbre" de la rue Defalque.
Cette école, construite sur base des plans de l’architecte provincial Coulon, sera inaugurée en 1859. Elle sera école primaire communale pour filles et logera aussi un 4ème degré (7e et 8e année accessibles aussi aux élèves des environs). C’est un bâtiment en long de 4 salles précédé de la maison d’habitation du maître d’école.
D’autres salles de classe seront construites à l’arrière vers 1935 dans le potager. Et c’est vers 1973 que les murs de séparation des classes sont enlevés dans le bâtiment primitif pour en faire une salle des fêtes.
Nous sortons de la cour et passons le pont qui enjambe la grande tranchée.
Le passage de la ligne de chemin de fer de Louvain à Charleroi nécessita un impressionnant déblai entre la Place Communale et Suzeril, c’est la grande tranchée. Les travaux débutent en 1852 par la Société des Chemins de fer de l’Est Belge et la ligne n’est inaugurée que le 17 septembre 1855 (de 1853 à 1854, cinq ouvriers sont morts suite à des éboulements). Un pont en bois enjambait cette excavation, il fut remplacé par un pont en béton lors du pavage de la rue.
Nous montons la rue et sur la gauche se situe, l’Hospice Liboutton (2), hospice pour vieillards construit après un legs de Joachim Liboutton décédé le 6 novembre 1873 sans héritier direct.
Joachim Liboutton est né le 26 décembre 1801 à Court-St-Étienne. Ses parents sont propriétaires du plateau de la Quenique et de la Ferme Blanche. Il fait des études de géomètre arpenteur et est conscrit à l’âge de 23 ans; il est libéré le 10 mars 1825, sous le régime hollandais.
Il s’intéresse alors à la vie politique et devient candidat sur la liste catholique aux élections communales. Il est élu conseiller communal le 31 juillet 1825 et devient bourgmestre le 28 mars 1830; premier bourgmestre sous le royaume de Belgique, il le restera jusqu’au 28 mars 1872.
Son monument funéraire se trouve à gauche de l’entrée de l’église St Étienne.
En avril 1878, l’hospice est achevé et occupé par 10 pensionnaires. Six mois après leur installation, trois décès suspects jettent l’émoi parmi le personnel et la population de Court.
Une analyse de l’eau du puits nouvellement creusé démontre que celle-ci contient une quantité importante d’arsenic. La consommation courante de cette eau est rejetée mais sa composition chimique particulière lui confère toutefois des vertus médicinales.
Émile Henricot crée en 1880 la « Société des eaux arsenicales de Court-Saint-Étienne ». Mais en 1911, celle-ci est déjà mise en liquidation, les frais d’exploitation étant supérieurs à la valeur du produit.
Nous apercevons en haut de la rue, le calvaire de la mission élevé sur un terrain de la comtesse d’Auxy, née baronne de Beckman qui venait de perdre un fils et en souvenir d’une mission prêchée en 1836 par les rédemptoristes et à la suite de laquelle une vingtaine de jeunes filles prirent le voile.
Autrefois on pouvait lire sur chaque colonne : « Souvenir de la mission donnée par les R.P. du S. rédempteur 1836 » - « O vous qui passez, voyez s’il y a une douleur comme la mienne ».
Nous prenons à droite le sentier n° 53, dit « de la closière du curé », qui mène à la rue Sambrée que nous empruntons vers la gauche. Au sommet de celle-ci, nous découvrons une grosse ferme datant de 1885. Sur la droite s'ouvre une belle vue sur la vallée de la Dyle. En face, le cimetière ouvert en juillet 1885 en remplacement du cimetière autour de l’église est doté d’une allée d’ifs donnant accès au mausolée de la famille Goblet d’Alviella (3).
En 1886, la famille Goblet obtient une concession isolée au point central du cimetière et une entrée particulière avec grilles. Le premier plan du cimetière se dessine: la concession Goblet d’Alviella située au centre vers lequel convergent quatre allées perpendiculaires divisant le cimetière en quatre rectangles.
Le comte Eugène (1846-1925) charge l’architecte A. Samyn d’établir les plans d’un mausolée et lui indique les divers signes et emblèmes, empruntés aux principales religions et symbolisant l’Infini et l’espoir de survivance, qui devront être gravés sur le monument. L’inscription "L’Être unique a plus d’un nom" figurant au-dessus des colonnes, résume bien la pensée du comte Eugène Goblet d’Alviella. Rappelons que ce dernier fut professeur d’Histoire des religions à l’ULB puis recteur de cette université avant de devenir sénateur et ministre. Il fut aussi membre de l’Académie royale et haut dignitaire dans la franc-maçonnerie. Il a publié de nombreux ouvrages et écrits.
L’architecte Samyn basera son projet sur d’anciennes tombes hindoues possédant souvent deux étages surmontés d’une coupole. Le matériau de construction sera la pierre bleue extraite des carrières de Soignies et de l’Ourthe. En 1889, le mausolée était achevé. Tous les membres de la famille Goblet d’Alviella y sont inhumés depuis le général Albert.
Dominant le cimetière de ses douze mètres de hauteur, ce mausolée est assurément un des plus originaux monuments funéraires de Belgique. Il a été classé en 1988. (voir détails et photos dans la rubrique « patrimoine monumental »)
Nous rejoignons la rue Defalque que nous traversons pour emprunter, en face, le sentier n°51. Un peu plus loin nous bénéficions d'une magnifique perspective sur la vallée de la Thyle. Au bout du sentier (4), nous prenons vers la droite la rue de Suzeril, passons sous le pont du chemin de fer et rejoignons, en longeant les méandres de la Thyle (B), le hameau de Suzeril. Nous débouchons dans la rue des Maçons située sur une partie du chemin de Nivelles qu'empruntaient autrefois les pèlerins de Compostelle (A).
En suivant cette rue vers la gauche nous apercevons, à gauche également, une grosse bâtisse blanche qui fut anciennement le moulin de Suzeril (5). Ce moulin à farine construit sur une chute de la Thyle en 1872 par Isidore Bouffioux (1823-1892) a cessé de fonctionner vers 1912.
Nous atteignons, au bout de la rue des Maçons, la rue de Sart que nous suivons sur une centaine de mètres avant d'emprunter, à gauche, le sentier n°94 (6). Via celui-ci et le sentier n°95 qui le prolonge nous retrouvons la Thyle que nous longeons jusqu'à la rue de Suzeril (7). Par la droite, nous rejoignons la rue Coussin Ruelle que nous descendons pour tourner ensuite à gauche dans la rue du Village (8). Cette rue, qui a été classée Monument et Site, est l'une des plus anciennes de Court-Saint-Étienne.
En haut de la rue, se situe l’entrée du Château Goblet d’Alviella et son parc planté d’arbres remarquables que l’on pourra admirer en partie en parcourant le vieux cimetière autour de l’église (9).
Du cimetière primitif il reste à gauche de l’entrée de l’église le monument Liboutton, et en face contre la cure, celui de Gustave Demolder; dans l’église, 3 pierres tombales ont été conservées.
À l’intérieur de l’église, les deux tableaux restaurés récemment: sont :
- L’Adoration des bergers (autel de la vierge) de Joachim BEUKELAER 1565
- Le tryptique de la Passion, école de Bruges, 1er tiers du XVIe siècle.
- La Nativité de Jacobo BASSANO a, quant à lui, été nettoyée il y a quelques années.
Dans le collatéral gauche, se trouve adossé au mur, un cénotaphe en marbre noir et blanc, composé d’un sarcophage sur lequel reposent deux gisants, représentant Messire Louis de Provins, Seigneur de Court-Saint-Étienne et sa dame, Catherine de Lathem.
À l’extérieur, la tour est flanquée d’une tourelle ronde en moellons qui renferme l’escalier qui monte au jubé; c’est la partie la plus ancienne, un vestige de l’église romane.
La tour en pierre bleue, aux murs de 1m64 à la base et 1m40 au sommet est surmontée d’une flèche octogonale percée sur chacune de ses faces de 4 lucarnes en saillie. La couverture est en ardoise.
La Cure est un ancien bâtiment avec grange. En 1753, on supprime l’écurie et la grange et on ajoute un étage au bâtiment de la cure, les matériaux de la grange serviront à tous ces travaux.
En 1923, une partie du mur est démoli et est remplacé par un grillage.
Remontons la rue Defalque; côté droit, formant angle, la plus pittoresque bâtisse du coin aurait servi d’Hôpital. Bien avant le XVe siècle, cette maison dépendant de l’Hospital de Noirhat aurait servit à loger des voyageurs; d’où son nom. Par après et cela jusqu’à la révolution française elle servi d’école. Elle a conservé son puits en pierre bleue.
À ses côtés, construits au début du siècle, des bâtiments à différents niveaux entourent une petite cour.
En face, une grosse demeure accrochée en surplomb de la rue montre que l’on a modifié le relief de la colline. Cette demeure est suivie par une maisonnette basse du dernier quart du XVIIIe siècle avec baies à linteau bombé et encadrement de pierre bleue en affleurement.
Nous revoici ensuite devant l’école des filles, notre point de départ et terme de notre balade de ce jour.
< Liste des promenades