Les recommandations reprises ci-dessous constituent une synthèse des réflexions du Groupe « Sentiers et Chemins » du Patrimoine Stéphanois a.s.b.l. Les critères sont destinés à évaluer l’adéquation entre, d’une part, une voie de communication utilisée principalement pour la circulation lente (sentiers ou chemins publics), et d’autre part, le passage organisé d’un nombre significatif de VTT (plus de 50) au cours d’une journée, et cela, quelle que soit la forme donnée à l’organisation.

Chaque critère est d’abord énoncé, et ensuite commenté.

Sécurité des non-participants

  • La signalisation interdit le passage de tous les véhicules, ainsi que celui des cyclistes.
    Connaissant ce fait, les piétons n’ont pas à veiller pour eux ou pour leurs enfants (dont ceux en bas âge) à la survenance d’un véhicule, quel qu’il soit. Le passage des cyclistes ne peut de toute manière s’y faire qu’avec dérogation temporaire de l’autorité communale. Cette mesure doit être tout à fait exceptionnelle et non récurrente. Cette dérogation devrait être affichée clairement, à chaque accès à cette voie, de manière à prévenir les promeneurs. L’affichage devrait être réalisé plusieurs jours avant le passage des VTT. D’autres moyens de communication pourraient être mis en œuvre afin d’avertir bien à l’avance les utilisateurs au quotidien (riverains) et les promeneurs occasionnels. La dépose des chicanes éventuelles ne peut être faite que sous le contrôle du personnel communal, qui veillera à leur remise en place sans délai. Les participants devraient être informés du caractère exceptionnel de ce passage, afin qu’ils sachent qu’ils ne pourront pas l’emprunter lors de sorties VTT qu’ils entreprendraient ultérieurement.
  • Une courbe ou une autre cause réduit fortement la visibilité dans une descente avec une pente prononcée.
    Un signaleur à poste fixe devrait être prévu. Il veillerait à la sécurité des non-participants! A défaut, un dispositif serait installé, pour imposer aux participants un franchissement à allure réduite. Une alternative pourrait être trouvée en inversant le sens du passage. Les participants atteindraient ainsi une vitesse moindre en montée et pourraient s’immobiliser sur une distance plus courte.
  • La voie ne permet pas le croisement ou le dépassement d’un promeneur par un VTT, et cela pour des raisons telles que l’étroitesse du sentier, l’envahissement par la végétation.
    Un tel passage devrait être exclu du tracé, à moins de remettre préalablement la voie en état, entre autres par fauchage, … dans le respect de l’environnement naturel public et/ou des propriétés des riverains.

Sécurité des participants

Les critères énumérés ci-dessus concourent également dans une large mesure à la sécurité des participants.

  • Il serait nécessaire que les organisateurs fassent clairement entendre aux participants qu’ils n’ont pas l’usage exclusif de la voirie SAUF dérogation explicite de l’autorité communale.
    En particulier, il devrait être mis en évidence que les dispositifs destinés à ralentir leur allure aux endroits sensibles contribuent à la sécurité de tous, que ces dispositifs doivent être considérés comme partie intégrante de l’épreuve, et qu’ils ne sont pas là pour être contournés. Les organisateurs pourraient d’ailleurs prévoir une pénalisation envers les concurrents qui enfreindraient les règles de sécurité ou de comportement responsable.
  • La voie débouche sur une voie utilisée par plusieurs types de circulations. 
    Les précautions décrites ci-dessus pour le cas de visibilité réduite sont d’application. De plus, les règles de priorité propres à ce carrefour seront considérées, et, si besoin, est rappelées par une signalisation à poser par l’autorité communale, seule habilitée à ce faire.
  • La voie est bordée de clôtures en fil de fer barbelé ou par des épineux vulnérants tels que des prunelliers, aubépines, … 
    Leur position devrait être considérée pour évaluer les risques consécutifs à une chute ou à une perte de contrôle.

Conservation de la voirie et de la nature

  • La pente de la voie et la nature de son sol rendent l’assiette particulièrement sensible au ravinement. Ce ravinement est particulièrement marqué dans les sols sablonneux où l’effet de gouge des roues crée un chenal continu où va se concentrer l’écoulement des eaux, avec pour conséquence une érosion importante et une dégradation réelle. Le ravinement ainsi causé pouvant provoquer la ruine de la voie et la réparation de tels dégâts étant particulièrement lourde, le passage des VTT en masse à de tels endroits serait à proscrire.
  • La voie est utilisée comme cheminement quotidien par les habitants. Elle leur permet d’aller vaquer à leurs occupations quotidiennes à pied par un trajet plus court, plus agréable, et à l’écart de la circulation automobile. Il s’agit fréquemment de voies où la circulation des cyclistes est interdite. Ce qui a été dit plus haut à ce sujet est d’application. De plus, et à la différence des promeneurs qui s’équipent, et en particulier se chaussent, en fonction des circonstances, les usagers d’un tel cheminement attendent qu’il soit dans l’état qu’ils lui connaissent habituellement. Si la possibilité de remettre la voie en état immédiatement n’est pas assurée, la voie devrait être exclue du trajet. En effet, le mauvais état des parcours alternatifs a un effet dissuasif sur la pratique des déplacements pédestres qui est au contraire à encourager.
  • La voie montre les racines des arbres voisins déchaussées par l’érosion. Les mesures éventuellement nécessaires pour assurer la longévité des arbres sont à considérer. Si la possibilité de protection n’est pas assurée, la voie devrait être exclue du trajet.
  • La voie est occupée sur toute sa largeur par des flaques d’eau ou de boue. Les participants ont tendance à les éviter en passant sur le côté et en accroissant ainsi abusivement l’emprise de la voie. Les organisateurs ont à rappeler aux participants qu’ils n’ont pas à déborder du domaine public et que c’est le franchissement des obstacles et non leur contournement qui est la règle de l’épreuve. Ici encore, des pénalisations pourraient être utilisées pour rappeler aux participants leurs responsabilités. 

JPhL 03/2002